22 mars, 5 et 7 avril : ne les laissons pas faire !

Le gouvernement veut généraliser la précarité dans la fonction publique et l’Éducation. Il veut en finir avec le statut de fonctionnaire qu’il juge trop « protecteur » : aux 120 000 suppressions de postes annoncées dans le programme électoral de Macron s’ajoutent les dernières annonces du premier ministre : plan de départs volontaires, rémunération au mérite et recours accrus aux contractuel-les. Dans l’Éducation nationale, 232 000 agent-e-s n’étaient pas titulaires de leur poste en 2014, soit 22 % des effectifs. Ces collègues sont employé-es par l’État dans des conditions particulièrement précaires.


Contrats aidés : exploitation et annualisation

Le gouvernement a mis brutalement fin à une partie des contrats aidés sans donner suite dans bien des cas à son obligation d’insertion professionnelle [1]. Mais cela ne veut pas dire que des postes de titulaires seront ouverts pour ces emplois indispensables... Après avoir exploité les collègues [2] , on les jette, et on cherche à mettre en place d’autres formes de précarité.
 Le contrat unique d’insertion
 Service civique : après les CUI, le rectorat a trouvé encore moins cher
 CUI : non au plan social géant !


Des agent-es polyvalent-es de la région et du département sous pression

Désormais, bien des établissements scolaires font aussi régulièrement appel à des entreprises privées, notamment pour pallier la pénurie de remplaçant-es des agent-es polyvalent-es organisée par le département et la région, et les collègues se partagent bien souvent le travail de nettoyage des agent-es malades ou qui subissent une pathologie qui semble due au travail mais qui n’est pas reconnue comme telle (tendinites ou autres).
 L’Aiguillon des Collèges de novembre 2017 sur les conditions de travail des agent-es


Des contractuel-les enseignant-es bien loin de l’égalité des droits

Il diminue par ailleurs fortement le nombre de postes ouverts à l’issue des concours d’enseignant-es [3]. Le recours aux contractuel-les déjà important se systématise ; des collègues enseignant-es peuvent même être recruté-es en CDD sans formation à la dernière minute via Pôle Emploi ? Certains établissements vont parfois jusqu’à les jeter sans attendre et sans ménagement quand la prise en main des classes au pied levé se révèle trop difficile.

Il y avait bien la possibilité, pour nos collègues enseignant-es en contrat de droit public, de bénéficier au bout d’un long moment de précarité et sous certaines conditions restrictives d’une titularisation, avec le « dispositif Sauvadet ». Ce dispositif instauré par la loi du 12 mars 2012, dite « loi Sauvadet », relative à l’accès à l’emploi titulaire des précaires dans la Fonction Publique, prend fin en mars 2018 après avoir été prolongé pour une durée de deux ans en 2016.

 Contractuel-les enseignant-es : toujours loin de l’égalité des droits
 Fin du dispositif Sauvadet en mars 2018 ? Titularisons sans condition les personnels !


Précarisation massive dans l’éducation nationale : ça suffit !

Contre la hiérarchie des contrats et des statuts, la Fédération SUD Éducation appelle tous les personnels à se mobiliser pour obtenir immédiatement l’égalité des droits entre titulaires et non-titulaires, c’est-à-dire l’égalité salariale ainsi que des commissions paritaires d’affectation pour tou⋅te⋅s.

La Fédération SUD éducation revendique la titularisation sans condition de concours ni de nationalité de tous les personnels non-titulaires et l’arrêt du recours aux contrats précaires.
 Les revendications de SUD éducation Nord

Contre la précarisation des agent⋅e⋅s de la Fonction publique, mais aussi plus largement pour la défense des services publics et le pouvoir d’achat de tout⋅e⋅s, titulaires comme contractuel⋅le⋅s, dans le cadre d’un appel intersyndical regroupant 7 organisations syndicales, la fédération SUD éducation et SUD éducation Nord appellent les personnels à faire grève et manifester le 22 mars.
 L’appel contre la précarité de la fédération SUD éducation

Une mobilisation nationale contre la précarité est prévue le 5 avril prochain. Elle se déclinera dans le Nord par un rassemblement le 7 avril, à l’appel de la coordination des Contrats aidés contre la précarité.
 Appel national à la grève des précaires de l’éducation le 5 avril 2018
 Appel à mobilisation contre la précarité dans le Nord le 7 avril
 Le blog stopprecarité59


Le 22 mars, le 5 avril et le 7 avril, ne les laissons pas faire !



Le tract d’appel contre la précarité les 22 mars et 5 avril (fédération SUD éducation)
L’affiche de mobilisation contre la précarité le 22 mars

Notes

[1Le cadre légal du Contrat unique d’insertion est dérogatoire : cet emploi est subventionné à condition que l’employeur, ici l’État, offre une formation professionnalisante aux personnels qui travaillent sous ce contrat.

[2Avec un temps partiel non choisi et donc un salaire réduit, une annualisation imposée au prétexte de la fermeture des établissements pendant les vacances et donc des semaines de 24h payées 20h, et des conditions de travail souvent bien difficiles...

[3Baisse annoncée de 20 % du nombre de postes ouverts aux concours de l’enseignement secondaire en 2018.