Menaces du ministre ? Mobilisation !

(actualisé le )

Grève du bac : fidèle à la doctrine du gouvernement, Blanquer sort la matraque et menace les enseignant·e·s mobilisé·e·s. SUD éducation Nord fait une mise au point et appelle à poursuivre la mobilisation.

Depuis des mois, les enseignant·e·s sont mobilisé·e·s contre les réformes Blanquer dont ils et elles exigent le retrait. Depuis des mois, le ministère refuse toute négociation et ne joue même plus la parodie du « dialogue social ». Des professeur·e·s, soutenus par différentes organisations syndicales, dont SUD éducation, et organisé·e·s en collectifs, ont annoncé leur intention de procéder à une grève reconductible du bac à partir du 2 ou du 3 juillet, selon les Académies, ce qui retarderait mécaniquement la proclamation des résultats du bac.

télécharger le tract Blanquer sort la matraque (SUD éducation Nord)
Menaces (sanctions, retraits de salaires) : le ministre a peur (fédération)

Mise à jour du 3 juillet 2019

Le ministre est démenti par son propre service juridique, qui écrivait dans sa Lettre d’information juridique n°129 en 2008 que les retraits de salaires ne peuvent s’opérer qu’à compter du moment où les notes ne sont pas saisies, et uniquement pour les jours de retards dans la saisie des notes et le rendu des copies. Communiqué de la fédération SUD éducation

Les mensonges du ministre traduisent sa fébrilité.

Dans l’Académie de Lille, le 20 juin, les professeur·e·s de philosophie réuni·e·s en Assemblée générale ont demandé une ultime fois au ministère un moratoire sur les réformes en cours, a minima, et la suspension de la réforme du bac à la rentrée. Le 27 juin, face au mépris et au silence du Ministre, les professeur·e·s de philosophie de l’Académie ont décidé d’appeler effectivement à la grève à partir du 3 juillet. Ce n’était pas une décision facile, face à un Ministère qui s’est immédiatement mis à user des pires clichés en comparant des professeur·e·s soucieux/ses de l’avenir des élèves à des terroristes « preneurs d’otage ». User de ce type de rhétorique est déjà en soi une disgrâce.

Au 1er juillet, le Ministère n’avait donné aucun signe d’ouverture du dialogue. Mais ce jour-là, dans l’Académie de Lille, de nombreux collègues ont été appelé·e·s par la Division des Examens et concours... Il leur a été demandé s’ils et elles ne rencontraient aucune difficulté pour se connecter au serveur académique de saisie des notes du bac, dans la mesure où ils et elles ne l’avaient pas encore fait... Les appels ne contenaient pas de menaces directes mais représentent à coup sûr une forme sournoise et vaine de pression sur les collègues dont certain·e·s ont pu s’inquiéter.

Mais c’est le Ministre qui a franchi le mur du pire et du plus révoltant dans ses déclarations à la presse concernant la mobilisation actuelle ; il a en effet prétendu que les collègues pouvaient se voir retirer 15 jours de grève (depuis la prise en charge des copies) si les notes n’étaient pas rentrées le 3 juillet comme cela est prévu dans le calendrier. JM Blanquer tient-il vraiment à considérer des professeur-es qui ont corrigé consciencieusement leurs copies comme des grévistes ? Cherche-t-il à jouer les pompiers pyromanes ? C’est toute l’impression que donne cette communication.

M. le ministre a également menacé les grévistes de sanctions lourdes. Ces menaces honteuses et grotesques sont d’abord contraires à la législation. Le Ministère montre une fois de plus qu’il s’assoit sur le droit. Ces menaces sont scandaleuses. Leur objet est de faire peur et de déclencher la panique chez les collègues mobilisé·e·s. Mais celles-ci et ceux-ci tiennent bon et ne sont pas dupes. La matraque plutôt que le dialogue, c’est la doctrine du pouvoir en place sur tous les sujets sociaux. Le Ministère porte donc seul la responsabilité de cette grève et se désavoue lui-même par de tels procédés indignes d’un État de droit.

SUD éducation Nord réaffirme son soutien à la mobilisation initiée par les professeur·e·s de philosophie de l’Académie, et rappelle que seule la lutte peut gagner.

Ce mouvement est légitime, la résistance est nécessaire, contre l’École du tri social pour les élèves et l’École du mépris pour les enseignant·e·s.

S’il restait un soupçon de dignité à M. Blanquer, il devrait démissionner : il vient de perdre les restes de légitimité à laquelle il pouvait prétendre.

MERCREDI 3 JUILLET • RÉTENTION DES NOTES (grève)
10H30 RECTORAT DE LILLE • RASSEMBLEMENT puis ASSEMBLÉE GÉNÉRALE

JEUDI 4 JUILLET • RÉTENTION DES NOTES (grève)

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 Poing d’étape de la mobilisation du 1er juillet
 Grève des examens – Menaces de sanctions, de retraits de salaires : le ministre a peur et il ment
 Le dossier de mobilisation de la fédération des syndicats SUD éducation