Bac 2021 : surveiller et punir

La session du bac 2021 est une démonstration de ce que sera le bac Blanquer et le traitement réservé aux personnels de l’Éducation nationale. Le ministère a voulu faire passer à tout prix l’essentiel de sa réforme, Grand oral, et épreuves de philosophie et de lettres. Rien n’était prêt ou pensé, hors l’agenda politique du ministre, et sa volonté de réduire les coûts de fonctionnement du bac.

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Ainsi tout a reposé sur les personnels – enseignant-e-s et personnels administratifs du rectorat— toutes et tous soumis à des pressions et des injonctions contradictoires, à un point inédit jusqu’ici, et à une organisation catastrophique : convocations des enseignant-e-s arrivant dans la nuit pour le lendemain sur les boîtes académiques, ou le jour même par téléphone, délais de correction drastiquement réduits, nombre de copies à corriger ou de journées d’interrogation orale trop élevés, jurys incomplets ou pas compétents car n’enseignant pas la bonne matière, convocations pour des lieux très éloignés du domicile.

Autre innovation : la correction sur le logiciel Santorin. Les élèves ont rédigé sur des copies papier, qui ont été numérisées et envoyées par lots aux enseignant-e-s. Outre l’aberration écologique, cette correction numérique a entraîné de nombreux problèmes : copies mal numérisées, peu lisibles, incomplètes, pages dans le désordre, jusqu’à des copies non anonymisées, impossibilité de classer les copies par sujet ( rendant l’ appréciation plus difficile) La pénibilité de la tâche s’en est trouvée grandement accrue et l’évaluation moins impartiale et équitable. La correction a donc été bâclée par force, le seul but du ministère étant de sauver les apparences et de faire comme si tout allait bien.

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