Bouger avant d’être mort·e·s

(actualisé le )

Les grèves et manifestations pour la défense du lycée professionnel ne sont pas du tout à la hauteur des attaques. Et les dernières annonces du ministère sont très inquiétantes pour l’avenir du LP.

Pourquoi aller encore une fois battre le pavé ?

La réforme du lycée professionnel proposée par Blanquer, si elle est menée à terme, permettrait la suppression de milliers de postes, engendrerait la fusion et la fermeture de lycées pro dans l’académie, réduirait les heures d’enseignement pour les CAP et les bacs pros ; et l’apprentissage serait développé au détriment des formations initiales sous statut scolaire…

A courte échéance, nos statut sont menacés… Déjà, le CSE [1] planche sur la mise à disposition à titre expérimental d’agent·e·s de l’État auprès des Régions. Nos conditions de travail risquent ainsi de devenir intenables : mixité des publics, effectifs ingérables, missions éclatées…

Selon les publications du ministère, les postes ouverts aux concours de recrutement du second degré public (CAPES, CAPEPS, CAPLP, agrégation) baissent globalement de 6%. Les disciplines les plus touchées sont aussi celles qui sont sacrifiées par les réformes en cours, en particulier la réforme de la voie professionnelle : Lettres-histoire (– 38%), Lettres-anglais (– 50%), Espagnol (– 50%), Économie-Gestion (– 50%) [2].

C’est pourquoi, lors de la réunion de l’intersyndicale nationale pour l’enseignement professionnel, SUD éducation a défendu sa position en la déclinant de la façon suivante :

  • maintien d’une intersyndicale nationale, pour continuer à mobiliser tou-tes les collègues, afin de faire tomber la réforme Blanquer (et pas pour l’aménager !) ;
  • déclinaison en intersyndicales départementales ou académiques, qui prennent des initiatives dans les semaines à venir, y compris par la grève, en se saisissant du préavis national qui court jusqu’au 22 décembre ;
  • soutien à toute perspective d’une nouvelle journée de grève ;
  • proposition de deux ou trois jours de grève d’un coup en janvier pour construire la grève reconductible.

La mise en œuvre des réformes se fait à marche forcée,
seule une mobilisation exceptionnelle permettrait d’éviter ce cauchemar.

A vous de voir mais ne dites pas qu’on ne vous avait pas prévenu·e·-s !


 Tract de SUD éducation Nord à destination des collègues
 Tract de SUD éducation Nord à destination des parents
 Visuel la réforme de l’enseignement pro en 12 points

Notes

[1Conseil supérieur de l’Éducation.

[2Le choix effectué par le ministère pour les ouvertures ou fermetures de postes est en plus très cohérent avec le reste de sa politique éducative : rien pour le public, tout pour le privé !
À ce sujet, voyez le communiqué de la fédération des syndicats SUD éducation.