Télétravail : l’urgence est avant tout sanitaire - Stop aux injonctions, attention aux conditions

(actualisé le )

Problèmes techniques, absence de soutien logistique de l’employeur, double journée de travail... L’insistance de la hiérarchie à mettre en place le télétravail pose d’emblée des problèmes de conditions de travail et de pressions hiérarchiques anxiogènes. Ne nous laissons pas faire, l’urgence est avant tout sanitaire. SUD éducation appelle les personnels à s’organiser à leur rythme et à limiter le temps de connexion professionnelle.

Tout est prêt pour le télétravail, selon le ministre il y a quelques jours. On voit la réalité : des ENT ne répondent plus, le matériel nécessaire ne nous a pas été fourni, l’employeur ne parle pas de nous défrayer malgré les textes, on reçoit des courriels à n’importe quelle heure... et nous avons même connaissance d’établissements où la hiérarchie réclame un rapport d’activités, ce qui n’est pas du tout réglementaire.

De plus, dans la confusion et selon les retours dont nous disposons, on demande aux personnes qui gardent leurs enfants de mettre en place au plus vite l’enseignement à distance, les poussant à une double journée de travail épuisante : il faut bien aider les enfants aussi à faire leurs télé-devoirs ! Et ce sont encore majoritairement les femmes à qui on enjoint cette double journée : stop aux prétextes qui renforcent les inégalités !

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Toutes ces pressions peuvent s’exercer de la maternelle à l’université, porter atteinte aux conditions de travail et d’existence des personnels, et en outre avoir des conséquences pour les élèves et étudiant·e·s. Avec du calme, de la distance et des actions à réaliser individuellement et collectivement, on peut se prémunir.

SUD éducation Nord appelle donc les personnels à la vigilance sur la surcharge de travail que cherchent à imposer certain·e·s chef·fe·s, à résister collectivement aux injonctions même si c’est à distance.

De la maternelle à l’université, SUD éducation appelle les personnels à :

  • affirmer que la garde des enfants et personnes vulnérables prend du temps et n’est pas compatible avec la poursuite du travail ;
  • résister à toute pression à se rendre sur leur lieu de travail pour accomplir toute tâche qui peut être effectuée à distance ;
  • résister à la pression de l’urgence à assurer une « continuité pédagogique » de la part des directions et présidences d’établissement, alors que l’urgence est sanitaire ;
  • rappeler à la hiérarchie parfois tentée par l’excès de zèle que le télétravail n’est pas une obligation réglementaire : les personnels font de leur mieux dans cette situation de crise grave ;
  • surtout ne pas se précipiter et à prendre le temps de mettre en place les choses progressivement comme les personnels le souhaitent (et s’ils et elles le souhaitent) ;
  • solliciter des autorisations spéciales d’absence lorsque les conditions du télétravail ne sont pas réunies ;
  • borner les temps de consultation des courriels et bien informer les étudiant-e-s et hiérarchies que les réponses à leurs sollicitations ne seront pas immédiates : crise ou pas, le droit à la déconnexion des personnels doit être respecté ;
  • pour faire respecter ce droit, on peut ne répondre au courriels que sur l’horaire de travail habituel ;
  • ne pas se précipiter pour mettre en ligne des supports pédagogiques, mais conduire une réflexion collective sur les inégalités que le numérique peut renforcer et sur les conditions d’un enseignement à distance ;
  • porter une attention accrue à la situation des collègues et des étudiant·e·s les plus précarisé·e·s, en revendiquant le paiement des vacations prévues pendant la période de fermeture des universités, le maintien des contractuel·le·s sur leur emploi et le prolongement de la trêve hivernale dans les CROUS.

 Foire aux Questions sur le télétravail
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